Gilberte (Paris 6) : Bonne chair de poule?

Huguette, bistrot de la mer, a à présent une petite soeur située dans la même rue de Seine, avec pour thématique la volaille : Gilberte.

Quelle riche idée n'avais-je pas eu là, le jour où j'ai invité Alexandra, une amie quasi-végétarienne, dans un restaurant de volailles pour célébrer son anniversaire (35 ans :) )! Mais que voulez-vous, je pensais qu'une adresse se situant à proximité de deux de ses adresses fétiches (Huguette et le Bar du marché) devrait quand même lui plaire !

La grande terrasse (chauffée et couverte) se situe dans la même lignée des adresses germanopratines, conçue certes pour être bien installé, mais surtout pour se voir et se faire voir. Mais c'est à l'intérieur que l'on s'installe.

Quelle jolie décoration à l'intérieur ! Lambris au mur, jolis tapis, luminaires très modernes aux reflets cuivre et grande cave à vin en vitrine pour une ambiance de chalet chic. C'est que cette Gilberte ressemble à sa grande soeur !

La carte est assez foisonnante avec presque 40 propositions en tout, presque autant que le nombre de couverts possibles... Les prix correspondent au quartier : l'oeuf mayo s'affiche à 9€, burrata à 17€(!!), nuggets de poulet à 12€ les 3 (4€ pièce quand même!)... Au niveau rôtisserie, moins d'étranglement tarifaire avec un premier prix à 19€ pour une aile ou une cuisse de poulet de Normandie élevé au moins 90 jours. Les plats eux naviguent entre 22 et 34€.

Pour la commande, je suis nargué par de la cochonnaille avec un pâté en croûte puis une poitrine de cochon annoncée "croustillante". Mais comme c'est un peu dommage de venir dans un resto de volailles sans prendre de poulet (et Alexandra ne va pas m'aider...), je commande tout de même 3 nuggets. Pas de chance, il n'y en a pas aujourd'hui... Ce sera donc un menu sans poulet !

Enfin, pas tout à a fait, puisque dans ce pâté en croûte maison on retrouve une collection assez large de viandes. Cette tranche, facturée 17€, s'avère bien épaisse et généreuse, et enrichie en pistaches. Du joli travail ! Pas de pickles ou de salade pour faire semblant de faire équilibré. C'est plutôt bien gourmand, même si certaines viandes sont moins goûteuses que d'autres, ça reste une belle pièce.

A côté de nous une grande tablée de 8 personnes présidée par une personnalité dont je ne donnerai pas le nom, mais sachez qu'il a et conseille encore des présidents de la république !

Alexandra a réussi à se faufiler dans cette carte de viandards pour dénicher les quelques plats qui peuvent lui plaire. Oeuf mayo pour commencer. Trois moitié comme la tradition l'exige, et une mayonnaise qui se tient bien. Très classique, bien exécuté, mais à 9€.

Pour les beaux yeux de cette poitrine croustillante (24€), j'ai donc sacrifié mes premiers élans volaillers. Le morceau de viande correspond bien à l'intitulé, le pavé se révèle fondant et croustillant au niveau de sa couenne ! Très gras - normal - ce cochon se découpe sans mal. En bouche, c'est très correct, sans être incroyable. L'accompagnement - des spaghettis de légumes - a le mérite d'exister et de jouer les faire-valoir dans l'assiette.

Tu parles d'un anniversaire ! Moi qui voulais lui faire plaisir, Alexandra tire un peu la tronche avec sa salade végétarienne qui, il est vrai, aurait pu s'appeler "salade punition"(19€). Des pousses, des graines de courges, des spaghettis de courgette, des tomates cerises, du chou-fleur, de la salade frisée et des champignons vraiment peu ragoûtants (mauvais en fait). Que cette assiette est triste! Alexandra la trouve sans goût et donc sans relief... Elle ne touchera qu'à la moitié. Espérons que le dessert la remette en joie !

Comme pour le pâté en croûte, le pain perdu brioché est servi sous la forme d'une tranche épaisse avec une rasade de caramel et force sucre glace qui masque un peu la cuisson très poussée. C'est même carrément cramé par endroit. De plus, j'aurais bien aimé un peu de fraîcheur (une traditionnelle crème ou glace....) pour faire passer tout ça. 11€.

Alexandra regagne des couleurs avec sa mousse au chocolat très généreusement servie! Là voilà repue grâce à son dessert.

Finalement, la vraie bonne surprise de Gilberte se situe du côté de la carte des vins qui présente pas mal de choix à tous les prix. au verre, ça commence à 6€ et ça va jusqu'à 49€ pour un domaine du Vieux Télégraphe 2007. Mais même pour 6€ avec ce bordeaux-entre-deux-mers Château Grand Bireau 2018, ça tient la route. Et mieux, pour 7€, l'orléanais Clos Saint Fiacre m'a carrément emballé !

Addition finale : 102€ pour 2. Un tarif élevé mais qui correspond à ce que'on trouve le plus souvent dans le coin. Après avoir signalé nos petites déceptions - notamment avec la salade punition - très gentiment on nous offre des consommations en plus que nous refusons fort poliment (pas par principe, mais juste qu'on n'avait pas envie). Mieux, on nous invite à revenir très vite pour avoir une autre impression de l'endroit, voilà un beau sens du commerce très agréable. Gilberte a de quoi s'améliorer dans les assiettes, mais touche juste avec sa carte des vins qui ne cherche pas à dénicher des petits vignerons indépendants mais collectionne les jolies références très bien faites.

Gilberte
79 Rue de Seine
75006 Paris (métro Odéon)

Tel : 01 42 03 94 59

Ouvert tous les jours

Les +:
_ belle carte des vins
_ belles volailles (d'après ce que j'ai vu passer dans les assiettes!)
_ efficacité du service et sens commercial
_ jolie déco

Les -:
_ la salade punition
_ une cuisine qui manque de précision (surtout à ce prix)

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