Depuis son ouverture en 2017, j'entends parler de ce bistrot du 7ème arrondissement. Jaïs serait une belle adresse située dans une rue où déjà foisonnent les bons restaurants. La rumeur dit-elle vrai?
Alors qu'à deux pas, les cuistots du Asia Kitchen font une pause clope (c'est vrai, il est 12h30, c'est le bon moment !), à côté se dresse la longue devanture bleu nuit de Jaïs. Il faut bien se faire voir dans une rue où les bonnes tables sont déjà nombreuses : David Toutain, Tomy & Co ou le super discret Le Gentil régalent déjà les gourmets parisiens.
Ambiance de bistrot bourgeois avec ces petites tables nappées (très proches les unes des autres), ce beau zinc art déco, cette cave à vin rétro-éclairée et ce chouette carrelage blanc et noir. En fond musical, j'ai le droit à du Brassens, Maxime le Forestier ou Nino Ferrer, une playlist consacrée aux chanteurs français morts visiblement. Manque Hervé Vilard (humour).
Le menu déjeuner est proposé sur une ardoise pas très propre : menu à 34€ avec deux entrées, deux plats et deux desserts au choix. Mais même le midi, la longue carte est aussi là pour satisfaire les moindres désirs des clients. Je compte ainsi 7 entrées ( de 17 à 23€) et 9 plats (de 22 à 58€), avec des classiques et des produits nobles : sole meunière, entrecôte simmenthal frites, ris de veau, blanquette...
Pour commencer, une petite assiette de radis beurre est proposée. C'est sympa dans l'intention, mais mois de février oblige, ces tubercules n'ont aucun goût autre que celui de flotte. Heureusement que le beurre est de qualité tout comme la collection de pains bien cuits signée Thierry Breton.
Je succombe donc à la formule du jour avec cette assiette de Gnocchis, jambon de Parme et jus de viande crémée. C'est généreusement servi, et ça respire la gourmandise. Les cocons de pomme de terre légèrement caoutchouteux, jamais très goûteux, sont bien relevés par la sauce et herbes qui les accompagnent. Avec la chiffonnade, ils se révèlent très bons!
Alors que j'attends la suite, j'entends le doux bruit du beurre qui mousse depuis la cuisine pourtant éloignée d'où je suis. J'imagine une poêle débordante de gras... Et quand je vois mon plat, ça se confirme ! La Côte de cochon rôtie, pommes grenailles sautées, jus de viande est recouverte de beurre noisette... voire cramé. Il y a ces morceaux noirs cancérigènes et pas très bons en général. La bidoche a été dégraissée malheureusement. Les patates aussi ont pris un coup de chaud, mais ça va, avec le jus de viandes elles sont bonnes. La bidoche par contre est bien trop cuite donnant une sensation cotonneuse en bouche. Moi qui adore cette pièce de porc d'habitude, je suis déçu.
Je signale ma déconvenue quand je suis débarrassé, et je m'aperçois que dorénavant les serveurs demandent la cuisson de la côte. Bonne réactivité.
La mode, sous l'impulsion des pâtissiers stars, est aux desserts chiadés et montés de manière chirurgicale. Ici, la mode, on s'en moque ! Mon Paris-Brest (12€) respire le fait-maison avec un petit côté "j'men fous". Un gros chou coupé en deux, avec de la crème pralinée à l'intérieur sans aucun soin particulier, si ce n'est la larme de crème qui couronne l'ensemble. Si le visuel n'éblouit pas, le goût lui, est bien là ! C'est aussi régressif que manger son pot de Nutella au lit (chose que je n'ai jamais faite, mais j'imagine !)
Pour la gégette je me laisse guider vers un vin de France de la région de Corbière, Milhas de Yohann Moreno 2017. Un goût et une odeur très prononcés de cassis, original et agréable et je ne découvre qu'au moment de l'addition que ce petit vin bio est tout de même facturé.... 11€ ! On n'est pas loin du coef 6! Clairement hors de prix.
Le café (bio lui aussi, de la gamme Richard) sympathique me coûte en plus 3,60€ pour aboutir à une addition finale de 55,60€. Jaïs déborde de générosité, sans chichis mais avec un minimum de manières tout de même. C'est l'archétype du bistrot bourgeois qui trouve sans mal sa clientèle dans le quartier. Maintenant, j'ai été déçu par ma viande, et malgré la formule du jour, ce n'est pas donné. Pourtant je sens qu'ici le plaisir n'est pas un vain mot et je reviendrai volontiers.
Jaïs
3 Rue Surcouf
75007 Paris (métro Invalides)
Tel : 01 45 51 98 16
Fermé le samedi midi, le dimanche et le lundi soir
Les +:
_ cuisine roborative
_ atmosphère conviviale
_ pain Thierry Breton
_ dessert maison gourmand
Les -:
_ petit problème sur la cuisson de ma côte de cochon
_ beurre cramé servi
_ vin au verre hors de prix
Serviette en tissus | ✅ |
Changement de couverts à chaque service | ✅ |
Nappe en tissus | ✅ |
Bonne réception mobile | ✅ |
WiFi gratuit | ✅ |
Musique inutile en fond sonore | ✅ |
Adapté pour les enfants bien élevés | ✅ |
Volume sonore moyen | 62dB |
Toilettes bien entretenues | ✅ |
Même menu midi et soir (hors formule) | ✅ |
Réservation possible | ✅ |
Vin au verre goûté avant d'être servi | ✅ |
Végétariens bienvenus (au moins 1 entrée et 1 plat) | ❌ |