La démarche responsable des Résistants se retrouve naturellement dans cette nouvelle annexe. Le restaurant l'Avant-Poste tente de mettre avant les légumes de petits producteurs sans pour autant être végétarien.
Du côté de République, Les Résistants ont rapidement réussi à attirer une clientèle nombreuse venue pour sa cuisine fraîche mais surtout pour ce travail impressionnant de sourcing. Semences anciennes, valorisation de petites structures, et évidemment, suivi scrupuleux des saisons. Dans ce quartier qui bouge (pas loin se trouvent Bruce, le Grand Café d'Athènes, Takaramono ou encore le 52 rue du faubourg), les boutiques changent de main. Ainsi, Etoiluxe, un magasin de perruques et autres toupets est devenu l'Avant-Poste. Après d'importants travaux, le lieu est méconnaissable si l'on s'en réfère aux photos de Google Streets. Grande vitrine sobre pour faire pénétrer un maximum de lumière, et aucun marquage en vue. Sans même de signalétique, ce restaurant semble déjà avoir trouvé son public, très majoritairement féminin.
La salle se divise en 2 partie : l'une avec les cuisines, l'autres sous une grande verrière. Partout de la lumière douce, un carrelage magnifique et une hauteur de plafond appréciable. Des colonnes "grattées", du mobilier en rotin, des tables magnifiques en granit, des banquettes à coussins, quelques oeuvres d'art bien senties, tout a été bien pensé, cette déco est réussie. Il n'est que 12h30, et c'est déjà bien plein. La réservation s'avère indispensable pour être sûr de trouver une place ici.
La formule déjeuner, en plus de tout ce travail de story telling sur les approvisionnements responsables et engagés, affiche un argument imparable, son prix : 18,50€ seulement (Entrée / Plat / Dessert). Le soir, l'ardoise affiche ces fameuses "petites assiettes" qui semblent devenir la norme le soir venu. Là, comptez de 8 à 13€ la portion. A noter que les végétariens sont à la fête avec une bonne moitié de la carte qui leur est accessible.
Le service s'active dans tous les sens. Je n'ai compté que trois personnes en salle pour pas mal de couverts, il ne faut pas chômer. Après une attente certaine, voici que mon entrée est avancée : Cromesquis de pois cassé de la ferme de la fontaine, betteraves rondes de Detroit, Prunes Stanley. Dans l'assiette, 4 beignets pas réguliers du tout qui se retrouvent stabilisés dans des points de crème bordeaux. Au goût, c'est correct. On retrouve le pois cassé, mais pas de relief. Heureusement qu'il y a un peu de fleur de sel pour relever tout ça.
La salle, désormais pleine à craquer, accueille les nouveaux clients au compte-goûte. J'entends qu'ils essayent d'espacer l'accueil et la prise de commande de 10' pour réguler le tout. Mieux vaut ne pas être pressé. D'ailleurs, une grande tablée à côté de moi s'impatiente, et deux des convives partent plus tôt, pris par le temps.
Le mulet noir déboule finalement. Il est servi avec des poivrons early Niagara, tomates poivrons jaunes, laitue de mer, combava de Jean-Marc Gondois. Malheureusement le poisson se révèle un peu trop cuit et un peu sec. Le morceau n'étant pas bien épais, pas facile de bien maîtriser la cuisson quand on doit sortir autant de plats en si peu de temps. Les Poivrons (qui n'ont pas été épluchés, bonjour la digestion de l'après-midi!) sont bien cuits et goûteux. Le goût iodée de la laitue de mer s'acclimate bien à l'ensemble, tandis que l'acidité du combava se fait ressentir en fin de bouche dans cette belle purée orange. Finalement, la star de l'assiette s'avère les légumes.
La dessert arrive sitôt commandé, si bien que ça rattrape une bonne partie du retard et je peux ainsi boucler ce déjeuner en un peu plus d'une heure. Pomme, financiers aux amandes, crème crue de Normandie, caramel de pomme. Il ne faut pas espérer faire un régime avec un tel dessert, car la crème, bien épaisse, et bien lourde s'avère un peu étouffante. Mais ça reste une jolie gourmandise aux accents normands. Ça me parle naturellement !
Dans les vins, un joli choix de petits producteurs pas si inconnus que ça, puisque je vois Jérôme Bretaudeau parmi ceux-ci. J'ai donc choisi un vin de son domaine, en blanc : le muscadet Sèvre et Marne. Un vin avec une jolie tension et une belle harmonie. Vraiment bon. 8€
Addition finale de ce déjeuner : 26,50€! Vraiment pas cher cet Avant-Poste, d'autant que les produits dénichés partout en France se révèlent d'une qualité optimum et bio. Dommage que le goût ne soit pas toujours au diapason de la qualité des ingrédients. Cependant, on a quand même l'impression de faire une Bonne action en venant ici, si ce n'est pour son corps, au moins pour le monde. Certainement l'une des raisons du succès de l'adresse.
L'Avant-Poste
7 Rue de la Fidélité
75010 Paris (métro Château d'eau)
Tel : 09 81 41 01 07
Fermé le dimanche et lundi, brunch le samedi midi
Les +:
_ jolie déco
_ difficile de faire mieux en sourcing
_ démarche qui semble sincère
_ vraiment pas cher au déjeuner
_ belle place des légumes
Les -:
_ il y a paradoxalement un côté "usine" avec le nombre de couverts
_ les goûts ne sont pas forcément à la hauteur de la qualité des produits et des présentations
Serviette en tissus | ❌ |
Changement de couverts à chaque service | ❌ |
Nappe en tissus | ❌ |
Bonne réception mobile | ✅ |
WiFi gratuit | ❌ |
Musique inutile en fond sonore | ❌ |
Adapté pour les enfants bien élevés | ✅ |
Volume sonore moyen | 63dB |
Toilettes bien entretenues | ✅ |
Même menu midi et soir (hors formule) | ❌ |
Réservation possible | ✅ |
Vin au verre goûté avant d'être servi | ✅ |