[Edit 28/08/19 : Zebra n'a pas rencontré le succès escompté et cette adresse devient Daroco 16 dès le 1er septembre 2019]
Alors que je tentais ma chance utopiquement à la porte du nouveau Mamie par Jean Imbert, il fallait bien que je trouve un plan B qui commence avec un Z, le Z de Zebra !
Je ne comprendrais jamais le succès - d'image - de Jean Imbert... Toujours est-il que son Acajou rebaptisé "Mamie" affiche complet pour les semaines à venir ! Bref, j'aurais tenté ma chance sans réservation, loupé. Accueilli comme un cheveu sur la soupe, me voilà éconduit. Où aller alors pour déjeuner?
Cravan? Hors de question, trop mauvaise expérience la première fois. Pas, loin, il y a cette drôle de brasserie qui a ouvert il y a un an qui ne m'avait jamais particulièrement affriolé, Zebra. Pourquoi pas? Allez, c'est l'occasion qui fait le larron !
Quelle élégance un peu tape-à-l'oeil ! Façade en marbre foncé (ou imitation), grande terrasse avec un peu de végétation, il n'y a pas de doute, on est bien dans le XVIème arrondissement !
A l'intérieur, c'est vaste, c'est grand, c'est haut de plafond ! Mosaïque au sol, mobilier design et coloré, encore des plantes et des lumières un peu partout. Le lieu est pas mal, bien qu'un peu froid.
La carte se déplie pour proposer un vrai menu de grande brasserie : un menu du jour déjeuner à 26 euros (avec 2 choix possible) ou une carte aux propositions diverses et variées mais avec des prix qui visent plutôt les cimes. Les entrées varient de 12€ (soupe à l'oignon) à 16€ (ceviche de dorade de ligne) et les plats fluctuent de 22€ (pour la salade César (!) ou les moules frites (!!)) à 30€ pour le filet de canette de Chalans cuit sur l'os. Rajoutez à ça un coin écailler, un menu enfants pour les chers anges du coin et on est bon !
Pour commencer, je commande bien alléché un tartare de veau et hareng. J'ai encore en mémoire celui dégusté avec bonheur à la Cantine de Mémé ! Mais quand il arrive, c'est un peu la douche froide : qu'est-ce que c'est que ça? Dans l'assiette, un "truc" recouvert d'une couche blanche mi-solide, mi-visqueuse qui s'avère une crème "légère" de pomme de terre. Quelle catastrophe visuellement ! On dirait un vieux fromage à raclette mal fondu. Franchement, voilà l'assiette la plus laide de l'année !
Vaillant, j'entame la chose (le Blob?). On retrouve bien le veau et le hareng qui reposent sur des petits poireaux vinaigrette. C'est très bon, grâce à l'assaisonnement et les petites herbes qui composent le tartare. Le goût du veau s'efface quand même beaucoup face à la puissance des autres ingrédients. Quant à cette crème de patate? Bah, aucun, mais vraiment aucun intérêt. Pas de texture, pas de goût, rien...
Pas de risque pour la présentation ensuite, pourtant j'ai eu une mise en garde à la prise de commande de mes moules au chorizo : "on vous met la sauce à part, parce qu'elle est très forte". Soit, je suis les indications. Ça doit être quelque chose cette sauce ! Aïe, aïe, aïe !
Les moules arrivent dans une jolie cocotte noire, les frites maison dans un bol à côté et quelques instants plus tard, la sauce composée d'huile d'olive, d'une brunoise de saucisson épicé espagnol et de cébette. Je la goûte du bout des lèvres m'attendant à vivre un incendie du palais immédiat ! Rien. C'est gras. Pas mauvais, mais gras et pas un poil piquant ! C'est bon, je déverse la sauce sur ces belles moules ! Car oui, elles sont de belle taille et parfaitement cuites. On ne s'est pas moqué de moi pour la qualité du produit !
De leur côté les frites se laissent guillerettement avaler, même si elles sont un peu trop salées.
Un indispensable rince-doigt permet de se défaire assez rapidement de cette odeur. Au final, une bonne moule-frites... à 22€ tout de même !
J'opte enfin pour le dessert du jour : poire poché caramel gingembre orange. Dans l'assiette, 5 petits morceaux de poire font face à une grosse pointe de Chantilly à la vanille. Le tout baigne dans un jus caramel, et sous la crème une daquoise amande complètement trempée ... Le biscuit qui devait en théorie apporter un peu de texture, s'avère une bouillie peu savoureuse. Les poires sont "péchues", avec un goût bien marqué. Le caramel - un peu amer - et ses notes gingembre orange, s'accorde bien avec le fruit, mais lui donne un côté sucré trop prononcé. Ça manque d'équilibre.
Seul un bon vin blanc pouvait accompagner ce déjeuner, j'ai donc pris un verre de Petit Chablis de la maison Laventureux à 9 euros. On retrouve bien là, la belle minéralité du terroir, très bon !
Forcément, l'addition finale picote un peu : 53 euros (entrée à 14€, moules à 22€ et dessert à 8€) pour un repas qui ne sera pas inoubliable... sauf peut-être cette entrée qui risque de hanter mes cauchemars les plus sombres ! Pas mauvais, mais cher pour ce que c'est.
Zebra - Fermé définitivement
3 Place Clement Ader
75016 Paris (Gare Président Kennedy)
Tel : 01 44 14 91 91
Ouvert tous les jours
Les +:
_ la déco du lieu est intéressante
_ des produits de qualité
_ service efficace
Les -:
_ la présentation de mon entrée était une catastrophe
_ manque d'équilibre en général dans les assiettes
_ pas donné