Salina (Paris 9) : il est frais son poisson !

Découverte par hasard, cette toute nouvelle adresse ouverte au coeur du mois d'août propose de manger de bons tapas dans le décors exceptionnel d'une vieille poissonnerie. Un restaurant qui devrait faire fondre Le Fooding !

Il est facile de passer devant Salina, ce tout nouveau "bar à tapas" (spéciale dédicace pour toi Stéphane!) sans le remarquer. Engoncé entre un magasin de déguisements criard et un kébab peu ragoûtant, ce n'est pas bien grand. Pourtant, dès dehors on peut voir une belle déco en faïence avec des poissons dessus. Et pour cause, ici se situait une poissonnerie comme on le voit en enseigne. Pour trouver le nom de ce restaurant, il faut fouiner et dénicher une petite mention en bas du menu affiché. Discrétion assurée !

A l'intérieur, c'est un ravissement, c'est éblouissant ! Autour d'un bar central, les murs sont recouverts d'une belle faïence ancienne avec des scènes de pêche. C'est exceptionnel ! Pour s'asseoir, une poignée de tabourets, un comptoir face au mur et une unique table haute pour 2. C'est vraiment minuscule ! Alors l'autre jour, quand je suis passé devant, vous pensez bien, j'ai sauté sur l'occasion pour réserver pour la semaine prochaine. Cependant, Salina ne prend pas de réservations... Qu'importe, je tente ma chance la semaine suivante accompagné par l'excellente Christelle pour goûter ces petites assiettes. A 12h30, pas de soucis, il y a de la place.

Pour le déjeuner, une formule "Salina Bowl" à 14,50€ composée d'ingrédients à choisir comme des accras de morue, du maquereau mariné et grillé, du tataki de sardines ou du boeuf. Au choix aussi, la base de quinoa ou de riz vinaigré. Enfin, pour ce prix il y a aussi des légumes de saison et une boisson soft. Mais, à l'instar du Petit Gris, la carte des tapas (disponible aussi au déjeuner!) nous dévie de ce bon plan. Douze assiettes portées sur les produits de la mer en majorité avec des tarifs qui s'échelonnent entre 8 et 12€ et 3 garnitures aux alentours de 4€. A noter que l'eau micro-filtrée ici est facturée à 2€. Mieux vaut une bonne vieille carafe d'eau !

Une petite attente avant de voir arriver la première assiette, très jolie : Chinchard mariné et flammé, aux framboises (11€). Une découpe à la japonaise avec des baguettes pour manger... mais le chef, Fabien Chivot, est bien français, même s'il a fait ses armes chez Boulud à New York. Le poisson encore tiède, est cuit à la perfection et dégage de succulents arômes bien relevé par cette purée de framboises fraîches. Limpide et délicieux !

Le riz vinaigré s'avère pas mal réussi lui aussi ! 3,50€.

Christelle se réjouit pour sa part de ces beaux accras de morue qui croustillent. Une petite assiette festive facturée 8€.

Originalité de l'endroit, ici le traditionnel "poisson du jour" se cuisine selon vos envies : en ceviche, en friture (kaalagé) ou cru mariné au soja. Aujourd'hui, c'est du thon blanc. Je le prends en ceviche (11€). Dans la marinade corsée avec oignons doux et coriandre, de bons morceaux de melon. Malheureusement le poisson manque un peu de sel, c'est un peu dommage. Mais les produits sont incontestablement de qualité et d'une fraîcheur irréprochable.

Puis, vint le drame. Ce moment gênant qui détruit une stature. Cet instant où toute crédibilité disparaît en un clin d'oeil. Un morceau de poisson (trop frais sans doute, ça doit être ça!) s'échappe de mes baguettes et vient s'écraser piteusement sur le sol alors que la conversation battait son plein. Echec cuisant, d'autant que notre position le long du mur ne permet en rien de cacher le désastre. Las, je fais face avec courage à ce moment de solitude.

Me voilà si troublé par cet incident que j'en oublie de prendre en photo mon assiette suivante... et pourtant, elle était délicieuse ! Pièce du boucher marinée et snackée, condiment aux algues(12€). Découpée en lamelle, la jolie viande s'avère d'une tendresse rare et avec un goût profond. Au-dessus, les algues apportent un bel assaisonnement dans l'esprit d'une sauce béarnaise. Miam !

Puis après une attente certaine, Christelle s'en rappelle aux bons souvenirs du service, car elle attend impatiemment son Thon Blanc Kalaagé... Ha, elle a été oubliée! Ce tapas finit par arriver : 6 morceaux de poisson frit avec des rondelles de carottes marinées. Etonnant dressage. C'est plutôt bon. 9€

Puis, en attendant le dessert, on nous propose dans une petite coupelle deux minuscules bouts de carotte. "Elles viennent d'arriver" et ils veulent qu'on y goûte. C'est original. Et gentil. Mais ce petit bout de légume n'a rien de fou, une bonne carotte quoi...

Pour le dessert, on nous présente une petite ardoise avec surtout des propositions de glaces, et quelques fromages. Christelle opte pour la glace chocolat Valrhona pointe de sel (appelé sorbet?) et moi le sorbet "100% melon". 3,50€ pièce.

Pour exhauster le goût, elle s'étonne de voir utiliser une pointe d'huile d'olive sur le dessus. Une pointe de gras qui, avec la richesse de la glace finit par l'écoeurer... Elle ne finit pas son petit verre.

Pour ma part, ma glace tient la route, elle est très parfumée. Mais c'est sûr que comparée à celle de Mary Gelateria, elle ne l'approche pas !

La carte des vins courte, ne propose que des crus "naturels". Je m'offre une petite fantaisie en prenant un verre de vin orange de Toscane, Buccia Nera, podere della filandra 2017. Notes de pomme au nez, petite âpretée en bouche et jolie amertume, voilà qui était parfait avec ces assiettes. 11€ quand même. Premiers prix des bouteilles : 25 euros pour le blanc et 27 pour le rouge.

Vient l'heure de l'addition pour 2 : 66€. Ça va, c'est très raisonnable, même si on est bien content d'avoir le bon riz vinaigré pour remplir l'estomac! Des petites assiettes pleines de pep's, du vin nature et une déco unique, font de ce Salina une adresse qui vaut amplement le détour !

Salina
24, rue du Faubourg Montmartre
75009 Paris (métro Grands boulevards / Le Peletier)

Tel : 09 83 97 50 31

Fermé dimanche et lundi

Les +:
_ une déco qui en met plein les mirettes
_ jolis produits
_ de bonnes petites assiettes

Les -:
_ assiettes frugales, les gros appétits peuvent faire grise mine
_ peu de places assises

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