Brasserie Dubillot (Paris 2) : Bellanger bis

Victor & Charly, alias la Nouvelle Garde, dégaine une deuxième adresse pour leur brasserie à la française. On a aimé Bellanger, alors voilà maintenant Dubillot, rue Saint Denis. Bis repetita, mais sans l'effet surprise.

par Arnaud Morisse

Le succès est au rendez-vous de la Brasserie Bellanger. Ainsi, il est logique d'avoir une suite, car rappelons-le, le modèle Nouvelle Garde ressemble beaucoup à celui de Big Mamma. Cette fois-ci, a été dégoté une super adresse pour la brasserie Dubillot, dans la rue Saint-Denis, de plus en plus désertée par ses sex-shops et ses fleurs de pavé. Cette rue se gentrifie résolument, d'où la présence de Street Bangkok et Petit Bao notamment.

L'endroit se fait remarquer avec une façade un peu Disneyland avec du faux vieux et des fleurs en plastique. Voilà qui me rappelle (et me tord l'estomac) Libertino. Heureusement, quand la nuit tombe, l'effet s'avère plus convaincant.

Ce soir, j'ai convié mon ami Jérôme - aka Ma Coquillette - pour m'accompagner. Féru de bistrots traditionnels, il est la personne idoine pour partager ce moment.

L'endroit est pris d'assaut - il a ouvert officiellement le 14 juillet - et heureusement que j'ai réservé. Nous voilà installé en terrasse. A lire le menu. Là, guère de surprise si tant est qu'on est déjà allé à la brasserie Bellanger : de la charcut' de compet à partager, des p'tits frichtis à grignoter et des plats bien bistrotiers, à commencer par l'oeuf mayo bien évidemment, toujours à 2€. Petite particularité - dont je viens de me rendre compte en relisant la carte - la présence de viandes cuite au barbecue. Côte de veau (26€/personne), de boeuf (35€/personne), darne de thon (35€/personne) ou épaule d'agneau (30€/personne), il y a de quoi se faire plaisir... mais à plusieurs car rien n'est disponible pour les solitaires... A moins que les portions annoncées soient famélique, mais on ne sait jamais avant de commander. Bref, ce soir, on va picorer dans la carte !

Incontournables oeufs mayonnaises. Aucune surprise. Une sauce qui se tient bien, les oeufs cuits tendre à coeur... le même plat qu'à la Brasserie Bellanger, tout en douceur, en rondeur. Peut-être y manque-t-il un peu de niaque? En tout cas c'est bon. (Sur la photo, il y a bien 2 oeufs mayo).

J'ai sauté sur l'occasion pour découvrir les Fingers de tête de veau (6€) ! Servis avec une sauce piquillos, ça a l'air assez fou ! Dorure parfaite et bien croustillante... et en bouche, un peu la déception. On ne retrouve pas la texture un peu gélatineuse de cet abat. Pis, le goût s'avère faiblard, comme s'ils avaient eu peur de choquer le chaland. Déception. C'est correct.

Je prends ensuite le Tartare de boeuf. Coupé au couteau et déjà assaisonné, il s'avère juste. Le goût de la viande surnage bien, c'est très bon cette histoire. Il est accompagné de petites frites. Toutes petites et en mille morceaux. Je ne suis pas fan de ce format peu apte à picorer avec les doigts. Par contre mon compagnon du jour se rue dessus, au contraire il les adore. Pour 14€, un tarif ultra-correct en plus.

Il faut dire qu'en choisissant de prendre la Truite fumée, il n'a pas choisi l'entrée la plus roborative de la carte ! Pour 10€, il a donc le droit de déguster le poisson préparé du côté d'Argelès (super produit), deux petites tranches, avec une quenelle de crème fermière. De quoi rester sur sa faim.

Malgré son appétit d'oiseau légendaire, Jérôme se voit obligé de choisir une autre entrée : Celeri rémoulade saucisse de Morteau. Là encore, la portion prête à sourire. Mais pour 7 euros, il ne faut pas non plus demander l'impossible avec d'aussi jolis produits.

Place au dessert. Je re-prends le Paris-Brest, comme à la Brasserie Bellanger, histoire de constater les différences.... et pis, j'adore ça aussi accessoirement ! Ah ! la belle surprise, j'ai l'impression qu'il a gagné en taille. Aussi en plus par dessus, des noisettes entières torréfiées ! Toujours, le praliné qui coule négligemment sur le côté. C'est une pleine réussite ce dessert qui vaut bien ses 8€.

Côté vin, on verse dans le nature à gogo. On a pris une bouteille de Tam Tam, une Syrah du Roussillon du domaine du Bout du monde à 30€. Pas incroyable. Toujours présentes évidemment, les carafes d'eau de forme animale qui font toujours leur petit effet.

Addition finale pour nous deux après 2 cafés Lomi (chouette!) : 86,50€. Voilà encore là une chouette adresse. Ce renouveau des brasseries parisiennes fait du bien. Evidemment, l'effet découverte et surprise de la Brasserie Bellanger ne fonctionne plus, et j'avoue être passé à côté des pièces de viande au charbon qui ont l'air de valoir plus le détour que le reste, plus classique et déjà vu. Je reviendrai sûrement pour ça et pour vous dire si j'ai eu le droit d'avoir une pièce pour 2 !

Brasserie Dubillot
222 Rue Saint-Denis
75002 Paris (métro Réaumur Sébastopol)

Ouvert tous les jours

Les +:
_ de beaux produits à prix tenus
_ déco sympatoche
_ service efficace
_ cuisine de bistrot bien faite

Les -:
_ beaucoup du déjà vu avec la Brasserie Bellanger
_ certaines portions un peu maigrelettes
_ vins un peu chers (même à la ficelle), mais faut bien gagner sa croûte à un moment donné !