Les restaurants argentins poussent bien à Paris ! Dernier né : la Estancia. Au menu - évidemment - la viande de boeuf du cru.
La Estancia (le "séjour" en français) a posé ses valises en bord de Seine, à deux pas de la cathédrale Notre Dame de Paris meurtrie et en lieu et place du Paradis Marguerite. Pas loin, Supu Ramen pour Guy Savoy et le mythique Lapérouse. La devanture blanche a été repeinte en bleu, la vache blanche sur la terrasse a disparu mais semble passée en cuisine puisque la spécialité revendiquée de ce nouveau restaurant est la viande argentine.
La salle respire le neuf. Murs en briques repeintes en bleu profond, tables nappées et sièges confortables. Le personnel en salle porte beau.
La carte - un pauvre .pdf à flasher - indique à sa fin deux menus : l'un "du jour" à 18,90€ et un autre "Viande d’Argentine Coeur de Rumsteak Frites" à 24,90€. Pour ces tarifs, aucun choix autre qu'une "salade mixte" en entrée et une salade de fruits en desserts.
Etrangeté repérée : que viennent faire une burrata, une escalope milanaise ou une collection de "pastas" dans un resto argentin (à part soigner ses marges)? Les poissons à la carte en ceviche ou en tartare sont du cabillaud ou du saumon... Côté tarifs, les entrées vont de 6 à 8,50€ et les plats de 11€ à 72,50€ pour un tomahawk pour 2. Il va donc falloir slalomer dans la carte pour réussir à manger "argentin" (la promesse du resto tout de même...).
Ce n'est visiblement pas ici qu'il faut s'attendre à faire les plus belles photos de plats, le dressage ne semblant pas la priorité du chef, en témoigne mon entrée : Croustillants de crevettes sauvages d'Argentine (8,50€). Un tas de salade, deux crevettes enroulées dans une pâte phyllo et un peu de sauce mayo au curry en dessous. Ca croustille et ça a le goût de crevettes, il ne faut pas en demander plus. C'est correct. Après tout ici, la spécialité, ce sont les viandes !
J'attends donc avec impatience ma noix d'entrecôte (26€) ! Elle arrive, avec le feu aux fesses, et je me retrouve vite enfumé par la branche de thym qui brûle dessus... La viande se retrouve donc recouverte de cendres. A côté, les frites ont bronzés paisiblement dans la friteuse. Aussi, une sauce chimichurri. Plus tard on me propose gentiment une béarnaise. Je pense à ma ligne et décline(!). Aussi, cette même salade qu'en entrée qui ressemble furieusement à un mélange en sachet.
Alors, cette viande ? Oui, elle s'avère de très belle qualité. Pièce épaisse et bien cuite (tout juste saignante, presque bleue) qui a été chambrée pour que les saveurs s'en dégagent correctement. Avec le malbec (Passion de Los Andes 2018 à 6€) très honnête servi dans un grand verre, c'est pas mal du tout ça ! Les frites croustillent, la viande est tendre à souhait, certes non maturée, mais très bonne.
Il me reste tout de même un petit creux dans l'estomac après ça pour un dessert "argentin" : je prends donc le flan casero au dulce del leche (6,50€). Présentation sommaire. Je plonge la cuillère et découvre un appareil granuleux, vraiment pas très agréable en bouche. En plus, la confiture de lait et la caramel liquide du fond rajoutent bien trop de sucre à mon goût. Je ne peux pas terminer le pot bien servi...
Le café - 2,60€ - a le mérite d'exister et de conclure le repas. Au moment de payer, on me demande si tout s'est bien passé. Maintenant, vous me connaissez, je dis systématiquement les points négatifs de mon repas, ici en l'occurrence le dessert qui git à demi-terminé au centre de la table. Tout de suite, on me propose ici de me donner une salade de fruits à la place et là de me proposer un geste commercial. Réflexes très pro et agréables. J'ai naturellement décliné les deux propositions pour payer au final 49,60€.
La Estancia répond à la promesse de manger une viande argentine de qualité fraîche et pas chère. Pour le reste...
[Edit 15/11/20] : Manifestement, j'ai eu plusieurs retours qui m'informaient que les plats italiens étaient couramment ingurgités en Argentine dans la cuisine de tous les jours. Guillaume F., fin connaisseur de ce pays (merci à lui!) ajoute même "qu'il n'y a PAS de cuisine Argentine comme il peut y avoir de la cuisine Mexicaine ou Brésilienne." Dès lors on peut légitimement se poser la question du "pourquoi" s'acharner à monter des restaurants argentins s'il n'existe pas de gastronomie de ce pays. Et donc, proposer des plats italiens dans un restaurant tel que La Estancia équivaut à un restaurateur français qui proposerait du couscous et des pizzas dans son restaurant français, car il s'agirait là de plats de tous les jours pour nous (ce qui est vrai)... mouais...
La Estancia
27-29 Quai des Grands Augustins
75006 Paris (métro Saint Michel)
tel : 01 43 29 67 12
Fermé le lundi
Les +:
_ de belles viandes argentines à tarifs corrects
_ de bonnes frites
_ gentillesse et professionnalisme du service
Les -:
_ les plats italiens sont incongrus dans un resto argentin (si j'avais vu ça sur la carte avant de venir, je n'y serai pas allé)
_ à côté des viandes, entrées et desserts ne sont pas chers, mais bof
Serviette en tissus | ✅ |
Changement de couverts à chaque service | ✅ |
Nappe en tissus | ✅ |
Bonne réception mobile | ✅ |
WiFi gratuit | ❌ |
Musique inutile en fond sonore | ✅ |
Adapté pour les enfants bien élevés | ✅ |
Volume sonore moyen | 56dB |
Toilettes bien entretenues | ✅ |
Même menu midi et soir (hors formule) | ✅ |
Réservation possible | ✅ |
Vin au verre goûté avant d'être servi | ❌ |
Végétariens bienvenus (au moins 1 entrée et 1 plat) | ✅ |
Pain : pain baguette de bonne qualité |